La Rochelle mène la bataille contre Airbnb, sur terre comme sur l’eau. A compter du 1er juin, les locations de bateaux de nuit seront interdites au port des Minimes. Cette nouvelle réglementation, prise fin 2024 par le port de plaisance et soutenue par la municipalité, concernera au total 200 bateaux. Mais la mesure est loin de faire l’unanimité et suscite des remous auprès des professionnels et des particuliers de la location de bateaux, comme le rapporte ICI La Rochelle ce lundi 26 mai.

«Ils nous convoquent après avoir voté pour nous dire que, sans étude d'impact et sans discussion préalable, notre métier est devenu illégal, et qu'on doit fermer la boutique», déplore auprès de nos confrères Laurent, qui loue 4 voiliers au port des Minimes depuis six ans. «Le reproche qui nous est fait de sur-utilisation des infrastructures n'est avéré ni par une étude, ni même par une observation empirique», peste-t-il. Un coup dur pour sa société, Nuit au port, dont le chiffre d'affaires reposait entièrement sur ses 3 bateaux touristiques et un bateau destiné aux étudiants et saisonniers.

Une mesure contestée devant le Conseil d’Etat

De son côté, le directeur du port de La Rochelle, Bertrand Moquay, assure avoir multiplié les échanges avec les plateformes et met en garde les contrevenants : «les sanctions pourront aller jusqu'à la déchéance de l'autorisation d'occupation du domaine public.»

Six entreprises rochelaises ont décidé de mener le combat en saisissant le Conseil d'Etat pour contester la nouvelle réglementation. Depuis dix ans, la location de bateaux pour des nuitées touristiques, à la manière d’Airbnb, générait environ 20 000 nuitées par an au port de plaisance de La Rochelle, l’un des plus grands d’Europe, souligne la radio locale.

La direction du port juge cette croissance incontrôlée incompatible avec son fonctionnement, pointant des nuisances : conflits de voisinage, usure prématurée des équipements, détournement de l’activité portuaire avec des bateaux à l’arrêt, risques de pollution, ainsi que des enjeux sécuritaires et juridiques liés à la couverture d’assurance très limitée pour ce type d’hébergement.

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