«Un signal pour la France qui travaille. Un signal d’encouragement pour ceux qui se donnent du mal dans ce pays.» C’est ainsi que le député de Haute-Loire Laurent Wauquiez a défendu, samedi 25 octobre, l’amendement au projet de loi de finances (PLF) pour 2026 porté par son groupe Droite républicaine ainsi que celui déposé par son collègue Fabien di Filippo (Moselle). Deux mesures identiques qui demandent de défiscaliser totalement les heures supplémentaires réalisées à compter du 1er octobre 2025, et qui ont été adoptées par les élus à l’Assemblée nationale (183 voix pour, 159 contre).

Rappelant son opposition à toute augmentation d’impôt dans le cadre du budget 2026 et que l’amélioration de la situation des finances publiques passait par une diminution des dépenses, le président de la Droite républicaine a répété vouloir «que la France qui travaille soit reconnue dans ce pays». Une reconnaissance qui passe, selon lui, par la suppression du plafond d’exonération des heures supplémentaires, actuellement de 7 500 euros. Un objectif partagé par Fabien di Filippo, ce dernier expliquant que de nombreux citoyens «regrettent l’époque du “travaillez plus pour gagner plus”», en référence au slogan de Nicolas Sarkozy pour la campagne présidentielle de 2007.

1 900 euros d’heures supplémentaires en moyenne pour les travailleurs

La défiscalisation totale des heures supplémentaires, si elle a reçu le soutien du rapporteur général de la commission des finances, Philippe Juvin (Droite républicaine) considérant que les deux amendements déposés par sa famille politique «ont un effet très simple sur les classes moyennes : ils augmentent le pouvoir d’achat», a été accueillie plus froidement dans les rangs de la gauche, tout comme par Amélie de Montchalin. «Le plafond de 7 500 euros représente 500 heures au Smic bonifié, a chiffré la ministre des Comptes publics dans l’Hémicycle. Aujourd’hui, en moyenne, les 40% de travailleurs qui bénéficient d’heures supplémentaires ont des heures supplémentaires qui représentent 1 900 euros (2 000 euros pour les ouvriers, les cadres 3 300 euros)», a poursuivi la locataire de Bercy.

Autrement dit, selon Amélie de Montchalin, les seules personnes qui pourraient bénéficier d’une exonération totale des heures supplémentaires «sont les cadres dirigeants et cadres et supérieurs». Un coup de pouce aux salariés aisés, donc, qui aurait un coût certain pour les finances publiques que la ministre des Comptes publics a chiffré à un milliard d’euros.

>> Notre service - Comparez les performances des plans d’épargne retraite (PER) grâce à notre simulateur