En marge de la Quinzaine franco-allemande d’Occitanie, dont les rencontres économiques se tiennent ce jeudi 3 avril, le gouverneur de la Banque de France a répondu aux questions de Midi Libre. Un moment important pour François Villeroy de Galhau alors que Donald Trump vient d’imposer de forts droits de douane, en particulier contre l’Union européenne. «Le moteur franco-allemand doit être au cœur de la réponse au retournement américain», plaide-t-il. D'ailleurs, le gouverneur de la Banque de France cite le «changement extrêmement prometteur pour l’Europe» des Allemands grâce à la mobilisation de ses réserves budgétaires.

Mais plus globalement, en se déplaçant en Occitanie, François Villeroy de Galhau veut apporter un message d’espoir, concernant l’inflation en particulier. «Nous apportons aussi une ancre de stabilité forte», dit-il, en soulignant que «la victoire» est proche. «Nous sommes en train de gagner cette bataille», martèle le gouverneur de la Banque de France. Très proche de l’objectif fixé à 2%, l’inflation ramenée à 2,2% dans la zone euro au mois de mars est le signe que le Vieux Continent est sur la bonne voie.

Pas de risque de récession

«Ceci peut nous donner plus de confiance pour baisser encore nos taux d’intérêt prochainement», ajoute-t-il. François Villeroy de Galhau note d’ailleurs que l’inflation est plus basse en France, et les annonces de Donald Trump ne devraient «pas modifier significativement cette désinflation européenne». En revanche, s’il y a bien un point sur lequel les nouveaux droits de douane pourraient influer, c’est la croissance. «Face aux grandes incertitudes accrues depuis l’administration Trump, nous voyons une croissance ralentie à +0,7 % cette année», reconnaît-il dans Midi Libre.

C’est moins que prévu il y a quelques mois, rappelle-t-il, et cela est dû aux menaces américaines «qui se renforcent encore». Toutefois, les risques de récession, parfois évoqués, sont à écarter, bien qu’il «mesure combien c’est exigeant pour les chefs d’entreprise». Citant les atouts français, comme les entreprises et «la force de notre épargne», le gouverneur de la Banque de France met en garde : «Il ne s’agit pas de s’endormir».

Il faut «passer à l'action»

D’ailleurs, «la mobilisation française et européenne n’est pas encore suffisante face au retournement américain». Il plaide enfin pour un retour à la souveraineté budgétaire, car tant que la dette se creuse, la France reste «trop dépendante de l’extérieur». Alors que la France a «les dépenses publiques les plus élevées au monde», il est nécessaire de «passer à l’action» pour François Villeroy de Galhau.