
La majorité parlementaire vacille. Les groupes du socle commun à l'Assemblée nationale ont indiqué qu’ils ne pourraient pas, «en l'état», approuver le volet recettes du projet de loi de finances 2026, actuellement examiné en première lecture, a appris BFMTV ce mardi 18 novembre auprès de l’entourage de Sébastien Lecornu. Ces députés regrettent «l'insincérité de certaines mesures adoptées». Cette décision intervient après une consultation menée par le Premier ministre ce lundi avec les formations du socle commun, à savoir Ensemble pour la République, Horizons, le Modem et la Droite républicaine.
L’entourage de Sébastien Lecornu n’a toutefois pas précisé si ces groupes choisiraient de s’abstenir ou de voter contre ce volet recettes. Malgré cette position, ces députés ont cependant «affirmé leur volonté de continuer à travailler à un compromis lors des prochaines étapes de la navette parlementaire». «Le péril qui pèse sur l'économie française, c'est l'absence de budget», avait averti lundi Sébastien Lecornu devant des patrons, en insistant pour que le gouvernement «affirme encore plus fortement (ses) convictions».
«Opération de la dernière chance»
Le locataire de Matignon s’est notamment déclaré favorable au pacte Dutreil, qui simplifie la transmission des entreprises familiales. Le Premier ministre avait également exprimé son souhait de parvenir à un compromis sur le budget «avant» la fin décembre, «parce que s'il n'y a pas de budget, ce sera un mauvais compromis en gestion de crise plus tard». En cas d’impossibilité de voter le budget, le chef du gouvernement peut recourir aux ordonnances, ou adopter une loi spéciale qui reconduit les crédits de 2025 tout en obligeant le Parlement à débattre à nouveau d’un budget pour l’ensemble de l’année 2026.
Sébastien Lecornu a affirmé n’avoir «aucun regret» d’avoir renoncé au 49.3, un choix qui a permis de rendre la main au Parlement malgré le risque d’un blocage des débats, en critiquant les oppositions. Le Premier ministre a en outre rappelé qu’il menait une «opération de la dernière chance», estimant avec Emmanuel Macron qu’une censure reviendrait à une dissolution de l’Assemblée nationale.


















