Un simple coup d'œil sur les réseaux sociaux a suffi pour bouleverser l’avenir d’un restaurateur. Le gérant du restaurant Le Charlemagne, situé à Marseillan Plage (Hérault), a appris sur X et Facebook qu’il faisait l’objet d’une sanction administrative de 205 000 euros pour emploi de dix travailleurs étrangers en situation irrégulière. Une annonce choc qu’il dénonce comme injuste et soudaine.

Mardi 11 février 2025, M. Gibert, gérant de l’établissement depuis 2016, découvre avec stupéfaction sur X et Facebook la sanction prononcée par le ministère de l’Intérieur. Selon la préfecture de l’Hérault, cette amende découle d’un contrôle mené en juin 2023, où dix travailleurs étrangers sans titre de séjour valide avaient été identifiés dans son établissement. Le restaurateur se dit abasourdi par cette annonce. «Je le découvre à l’instant sur les réseaux sociaux, alors que je n’ai pas été entendu depuis 2023», explique-t-il au Midi Libre. Il assure n’avoir jamais reçu de convocation officielle ni eu de suivi administratif avant cette sanction.

Un recours possible, mais un long combat administratif

Si le gérant ne conteste pas le fait d’avoir embauché des travailleurs sans papiers, il affirme cependant que ces derniers étaient en cours de régularisation. Il précise également qu’il s’agissait de neuf Ukrainiens et d’un Moldave, recrutés pour pallier des difficultés de main-d’œuvre locale. «C’était la première année que je faisais appel à des travailleurs étrangers, car je peinais à recruter.» Face à cette sanction, M. Gibert a désormais la possibilité de déposer un recours devant le tribunal administratif.

En France, employer un travailleur étranger sans titre de séjour valide expose l’employeur à une amende pouvant atteindre 15 000 euros par salarié concerné et jusqu’à cinq ans d’emprisonnement en cas de récidive. De plus, des mesures telles que la fermeture administrative de l’établissement ou l’interdiction temporaire d’exercer une activité professionnelle peuvent être appliquées.