
Les affaires ne s’arrangent pas pour Air India. Dans la tourmente depuis le terrible crash du 12 juin dernier qui a coûté la vie à 260 personnes (dont 241 passagers), la compagnie nationale indienne essuie incident sur incident. Dernier en date, rapporte Air Journal : la suspension de deux de ses pilotes. Pourquoi ? Car selon l’autorité indienne de l’aviation civile (DGCA), ces deux pilotes ne possédaient pas les licences requises pour voler. Les deux cas sont différents puisqu’ils concernent un commandant de bord et un copilote.
Le premier a volé avec une attestation de maîtrise de la langue anglaise expirée, or, ce document est obligatoire en conformité avec les règlements. Le second n’avait pas suivi la formation corrective requise après avoir échoué à un contrôle des compétences de vol aux instruments. «Dès que l’erreur nous a été signalée, les pilotes et le responsable de l’affectation des équipages ont été retirés de leurs fonctions», a indiqué Air India, précisant que des «mesures disciplinaires ont été engagées, et l’incident a été rapporté au régulateur».
La compagnie demande la vérification des certifications
Après le lancement d’une enquête par la DGCA, la compagnie indienne a également exigé de tous ses pilotes qu'ils vérifient leurs certifications et s’assurent de leur conformité avec les normes en vigueur. Toutefois, cet épisode intervient dans un contexte tendu au sein de la compagnie. Début octobre, un appareil du même modèle que le Boeing 787 qui s’est crashé à Ahmedabad avait déclenché un dispositif d’urgence très rare alors qu’aucun défaut technique n’avait été constaté à bord. L’appareil avait dû être cloué au sol le temps de l’enquête.
Plus globalement, l’accident du 12 juin a révélé de nombreux problèmes inhérents à la compagnie, mettant en exergue une possible surcharge de travail et un repos insuffisant pour les pilotes indiens. Certains pilotes pourraient également souffrir de problèmes psychologiques. D’ailleurs, après le crash, plus d’une centaine de pilotes d’Air India s’étaient placés en arrêt maladie en une seule journée. Un sujet qui est loin d’être nouveau en Inde, avait précisé la presse locale.
Fin juin, un audit réalisé par la Direction générale de l’aviation civile indienne (DGCA) avait révélé de nombreux défauts sur des avions opérant dans les très fréquentés aéroports de Mumbai et de Delhi. Sous le contrôle de Tata, Air India a affirmé avoir renforcé ses procédures de contrôle interne et aurait accéléré la mise en conformité de son personnel navigant, rappelle Air Journal. Elle aurait aussi augmenté le nombre de recrutements et de formations.
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