Le budget 2026 présenté ce mardi 15 juillet par François Bayrou suscite de vives réactions. Dans une interview accordée au Parisien, ce mercredi, Marine Le Pen dénonce un plan marqué selon elle par un «déséquilibre absolument majeur» entre économies et hausses de prélèvements. «Quand le Premier ministre explique que tout le monde doit faire des efforts, c’est faux : l’Etat, lui, n’en fait pas. Il ne fait pas d’économies sur son train de vie», accuse-t-elle.

«On s’aperçoit que la réforme structurelle porte seulement sur 1,8 milliard d’économies et que les impôts, c’est-à-dire la suppression des niches, la fin de l’abattement des 10% pour les retraités, les augmentations de franchise pour les médicaments, et les spoliations de droits représentent à peu près 20 milliards. Donc 1,8 milliard, c’est dérisoire. C’est même indigne !», déclare-t-elle. Et à la question de savoir si François Bayrou peut échapper à la censure, la présidente du groupe RN à l’Assemblée est catégorique : «En l’état, il est impossible pour le RN de ne pas censurer ce gouvernement», affirme-t-elle.

«Supprimer 2 jours fériés, c’est un leurre»

«Il faudrait que François Bayrou inverse quasiment totalement les grandes masses qu’il a annoncées. J’y crois peu», poursuit Marine Le Pen. Selon elle, «l’effort fiscal est encore concentré sur deux catégories, les retraités et les classes moyennes, notamment les moins de 45% des Français qui payent l’impôt sur le revenu. On ne peut pas faire peser les efforts toujours sur les mêmes».

La cheffe de file du RN dit «oser espérer que l’été portera conseil» et que le Premier ministre «s’apercevra que ses propositions sont inadmissibles pour les Français». «Supprimer des agences d’Etat, ça, c’est une économie. Supprimer 2 jours fériés, c’est un leurre», tranche-t-elle, qualifiant cette mesure de «choquante».

Marine Le Pen reproche également au chef du gouvernement de n’avoir engagé aucun dialogue avec les oppositions, assurant que son groupe dispose déjà d’un «contre-budget rédigé et chiffré».