La riposte syndicale se met déjà en place. Les récentes annonces de François Bayrou sur le budget 2026 n’ont pas convaincu les organisations représentatives. Jeudi 17 juillet, Marylise Léon, secrétaire générale de la CFDT, a fustigé une «vision paresseuse, passéiste» au micro de France Inter. Selon elle, «le monde du travail ne peut pas accepter le budget tel qu’il a été présenté». Et d’ajouter : «On a besoin de réponses justes, elles ne le sont pas.»

Réagissant à la proposition d’un auditeur en faveur d’une grève générale, Marylise Léon a temporisé : «Je manie ces outils avec prudence, là c'est le temps de la discussion. Mais fin août, début septembre, la mobilisation de la CFDT n'est pas du tout exclue.» Elle n’est d’ailleurs pas la seule à envisager un appel à manifester à la rentrée.

La CGT bien décidée à se mobiliser à la rentrée 2025

Certaines mesures dévoilées mardi 15 juillet par le Premier ministre dans le cadre de son plan de redressement des finances publiques suscitent une vive contestation. Sophie Binet, secrétaire générale de la CGT, a dénoncé des «reculs inacceptables» touchant les jeunes, les travailleurs, les retraités et les chômeurs. Dans un communiqué publié le soir même, la CGT a fustigé «une année noire pour le monde du travail» et pointé «de nouveaux cadeaux pour les entreprises». Le syndicat compare ce plan d’austérité à une véritable «déclaration de guerre aux droits des travailleuses et des travailleurs».

Dès le lendemain, mercredi 16 juillet, Sophie Biner a appelé à la «mobilisation» de «l’ensemble des travailleuses et des travailleurs qui sont choqués par ces annonces». Elle a affirmé : «La CGT va tout faire pour empêcher ces régressions sociales, pour empêcher qu’elles entrent en vigueur.» Avant d’ajouter : «Nous débattrons avec les autres organisations syndicales de la façon d’arriver à mettre en échec le gouvernement.» Pour la CGT, «ce qui est à l’ordre du jour, c’est la mobilisation».

Les organisations syndicales unies contre le budget de François Bayrou

Les organisations syndicales semblent bien décidées à agir de concert. Dans un communiqué publié quelques heures après les annonces de François Bayrou, l’Union syndicale Solidaires s’est à son tour opposée au projet de budget présenté par le Premier ministre. Le syndicat y défend «l’exigence d’un autre budget, au service d’une société plus juste, plus solidaire et plus écologique». «Nous appelons à construire dès à présent les mobilisations à même de nous faire gagner. Il n’est pas question d’accepter ces régressions», affirme l'organisation syndicale.

Invité sur BFMTV mercredi, François Hommeril, président de la CFE-CGC, a exprimé sa «très grande colère» face au plan présenté par François Bayrou. «François Bayrou constate une situation économique catastrophique, mais quel est le motif de cette catastrophe ? C’est quand même un peu la politique qui est menée en France depuis 10 ans, qui finalement vide les caisses, creuse le trou de la dette sans aucune efficacité économique», a-t-il dénoncé.

Cyril Chabanier, président de la CFTC, a lui aussi exprimé son opposition au budget présenté par le chef du gouvernement. Intervenant mardi sur BFM Business, il a estimé que «les efforts ne sont pas partagés et équitables» dans ce plan, reprochant que «rien [ne soit] demandé sur les entreprises».