La taxe Zucman, visant à augmenter l’imposition des ultra-riches, suscite un vif débat en France ces derniers jours. Si cette mesure bénéficie du soutien d’une large majorité de Français, François Lenglet, spécialiste économique de TF1, a livré son point de vue sévère lors du journal de 20 Heures ce dimanche 21 septembre. «C'est vrai, en proportion de leurs revenus, les très fortunés payent moins d'impôts que la classe moyenne», a affirmé le journaliste. Cela s’explique notamment par des mécanismes légaux d’optimisation fiscale, comme le fait de loger leurs dividendes dans des sociétés holding.

«C'est encore plus nécessaire de corriger cela aujourd'hui, alors que le redressement budgétaire va imposer des coupes dans les dépenses, coupes qui frappent davantage les classes moyennes. Chacun doit payer sa part», a-t-il poursuivi. Pour autant, François Lenglet juge que la taxe Zucman, qui propose d’imposer à 2% chaque année les patrimoines supérieurs à 100 millions d’euros, y compris les entreprises détenues par les 1 800 contribuables concernés, n’est pas le bon outil.

«Robin des Bois s’est trompé d’adresse»

Cette mesure, estime-t-il, rapporterait entre 5 et 10 milliards d’euros, une somme dérisoire comparée aux 170 milliards d’euros de déficit public. «Mais surtout, il y aurait le risque de départ hors de France des entrepreneurs, et avec eux, d'exil de l'innovation, de l'emploi et de la croissance», met en garde le journaliste économique.

«La Norvège a mis en place une taxe similaire, 500 riches sont partis. Chez nous, l'ancien ISF a exterminé bon nombre de PME, parce que leurs propriétaires ont été contraints de vendre pour payer l'impôt», rappelle-t-il. La taxe Zucman apparaît, selon lui, paradoxalement comme «une taxe sur les pauvres», car elle menace les emplois qu’elle prétend protéger. «C’est Robin des Bois qui s’est trompé d’adresse», conclut François Lenglet.