
Elle s’est fait attendre tout le week-end. Finalement ce n’est que dans la soirée, ce dimanche 5 octobre, que la composition du nouveau gouvernement a été annoncée par Eric Moulin, le secrétaire général de la présidence de la République française. Malgré les doutes sur la présence des Républicains au sein de ce gouvernement, elle a finalement été confirmée et c’est une équipe prônant la stabilité qui a été dévoilée. Manuel Valls, Elisabeth Borne, Gérald Darmanin… tous restent à leur poste, tout comme Bruno Retailleau, Catherine Vautrin, Rachida Dati ou Jean-Noël Barrot.
Au rayon des surprises, Bruno Le Maire, qui avait exclu il y a peu encore vouloir entrer au gouvernement, est nommé aux Armées, tandis que Roland Lescure et Naïma Moutchou, comme Capital l’avait annoncé, héritent de deux portefeuilles. Eric Woerth devient également ministre de l'Aménagement des territoires et de la Décentralisation. Mais à peine révélée, cette formation a suscité l’ire de l’opposition, Les Républicains en tête, qui avaient pourtant hésité longtemps avant de valider leur présence. Sur X, le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau a dénoncé une composition qui «ne reflète pas la rupture promise».
Pas d’«équilibres entre les forces du socle commun» pour LR
La situation est telle que Les Républicains vont convoquer ce lundi 6 octobre au matin un comité stratégique. Interrogé par BFMTV, l’entourage du ministre précise qu’il ne s’agit «pas seulement de la question de la place des Républicains dans le gouvernement qui pose problème, mais les équilibres entre les forces du socle commun». Il ajoute : «Le resserrement autour de Renaissance ne nous semble pas tout à fait correspondre à l’air du temps.»
Le RN brandit la menace de la censure
Plus à droite encore, par l’intermédiaire de son président, le Rassemblement national a également déploré cette «continuité» contrairement à la «rupture que les Français attendent». Jordan Bardella laisse déjà planer le doute d’une censure : «Nous l’avions dit clairement au Premier ministre : c’est la rupture, ou la censure.» La leader du parti, Marine Le Pen, a qualifié, quant à elle, ce gouvernement de «pathétique», cinglant par ailleurs le retour de l’homme «qui a mis la France en faillite est pathétique», à savoir Bruno Le Maire. Quant à Sébastien Chenu, qui a qualifié cet événement de «totalement ridicule», il a déploré des «revenants putatifs» qui ont «creusé la dette et mis le pays dans cet état-là».
«Une insulte au pays» pour le PS
En outre, comme l’a repéré Le Parisien, le premier secrétaire du Parti socialiste, Olivier Faure, a estimé dans l’Opinion que «l’album Panini du gouvernement Sarkozy-Fillon» était désormais «au complet». Son secrétaire national a évoqué «une insulte au pays». L’Ecologiste Marine Tondelier a également fustigé le retour de Bruno Le Maire, en espérant «qu’il gérera mieux nos armées que le budget français». Elle a toutefois rappelé sur BFMTV qu’une dissolution de l’Assemblée nationale «ne résoudra rien». Enfin, Jean-Luc Mélenchon a dénoncé «deux censures pour rien» et assuré : «Cela ne tiendra pas.»



















