
Jeudi 4 décembre vers 19h30, cinq drones ont été détectés dans le périmètre aérien interdit entourant l'Île Longue, site clé de la dissuasion française. Les fusiliers marins, chargés de la défense immédiate du lieu, ont procédé à des tirs anti-drones avant de lancer des recherches au sol et en mer. La gendarmerie maritime, également mobilisée, n'a pas précisé la trajectoire exacte des appareils. La préfecture maritime de l'Atlantique a fait savoir qu'une enquête est ouverte, confiée au parquet militaire de Rennes. «Les infrastructures sensibles n'ont pas été menacées», a toutefois précisé le capitaine de frégate Guillaume Le Rasle, porte-parole de la préfecture maritime. Ajoutant : «Il est trop tôt pour caractériser» l'origine des drones, même si ces vols, selon lui, avaient «pour objectif d'inquiéter la population».
Véritable bastion stratégique, l'Île Longue accueille les quatre sous-marins nucléaires lanceurs d'engins (SNLE) de la Marine nationale et concentre les opérations de maintenance indispensables à la permanence de la dissuasion. La protection du site repose au quotidien sur un maillage serré de 120 gendarmes maritimes, épaulés par les fusiliers marins. Jeudi soir, les militaires ont bénéficié de conditions d'observation particulièrement favorables : la présence d'une «super Lune» a offert une luminosité inhabituelle au-dessus de la rade de Brest, facilitant la détection des engins.
Des survols qui se multiplient dans les zones sensibles
Cet incident n'est pas un cas isolé. Quelques semaines plus tôt, un vol de drone avait déjà été signalé au-dessus de la presqu’île de Crozon, sans intrusion directe au-dessus de la base. Plus largement, en Europe du Nord, des aéroports et installations militaires ont récemment fait l'objet de survols similaires, poussant certains responsables à évoquer de potentielles manœuvres orchestrées depuis la Russie.


















