1788-1799: la révolution accouche d’une faillite

Au début de l’année 1789, la France va très mal. Depuis deux ans, les récoltes agricoles sont catastrophiques. Des pluies très fortes ont empêché de semer en 1787, la sécheresse et la canicule entrecoupées d’orages violents ont diminué les rendements de 30% en 1788. Le prix du pain s’envole, allant jusqu’à représenter 90% du budget des personnes qui travaillent. La population, qui s’est accrue d’environ 6 millions de personnes sous Louis XV, est frappée de plein fouet. Les émeutes de la faim se multiplient. On en recense près de 60 en 1788 et 230 en 1789. Pour ne rien arranger, la situation financière du pays est désastreuse. La banqueroute menace.

Pendant de longues années, le recours à l’emprunt a permis de faire face aux coûts des guerres et aux frais de la royauté. Désormais ce n’est plus possible: le remboursement de la dette est devenu le premier poste de dépenses (41% du total !). Au cours de l’été 1787, il a été impossible de couvrir un emprunt de 120 millions de livres. Et le recours à l’impôt ne permet pas de trouver des recettes compensatoires. A cette époque, seul le tiers état paie des impôts: les réformes destinées à changer le système ont toutes été bloquées par ceux auxquels il bénéficie, la noblesse et le clergé.

Sur le trône depuis 1774, Louis XVI prend acte de cette impasse. Pour tenter de résoudre la crise, il convoque les Etats généraux en avril 1789. Sans le savoir, il vient de provoquer sa fin. Les représentants du peuple profitent de cette opportunité pour abolir la monarchie et proclamer la naissance de l’Assemblée nationale. La révolution est en marche. Mais le risque de faillite du pays aussi. Les députés pensent trouver la martingale en émettant des assignats destinés à rembourser la dette.

La suite est réservée aux abonnés
Abonnez-vous à Capital à partir de 1€ le premier mois
  • Accès à tous les articles réservés aux abonnés, sur le site et l'appli
  • Le magazine en version numérique
  • Navigation sans publicité
  • Sans engagement