Nouveau numéro d’équilibriste pour le gouvernement. La proposition de loi visant à protéger les logements contre l'occupation illicite, dite “anti-squat”, portée par les députés Renaissance Guillaume Kasbarian et Aurore Bergé a été adoptée la semaine dernière en commission de l’Assemblée nationale et doit arriver en séance publique lundi 28 novembre au soir. Et, alors qu’on se dirigeait tout droit vers une adoption du texte, après que Les Républicains et le gouvernement lui ont apporté leur soutien, revirement de situation ce vendredi 25 novembre : le ministre du Logement est intervenu pour le modifier.

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Il faut dire que l’équilibre entre protection du droit de propriété et celle du droit au logement est délicat à trouver. Les affaires de squats, particulièrement médiatisées ces dernières années, ont poussé le législateur à réviser la procédure administrative d’expulsion, en l’étendant notamment aux résidences secondaires, en 2020, dans le cadre de la loi Asap. Les démarches en préfecture permettant de récupérer un bien occupé avaient alors été simplifiées, ce qui avait permis à quelque 170 propriétaires de retrouver leurs biens en quelques jours, en 2021. La présente proposition de loi vise plus loin, en s’attaquant aussi aux litiges relatifs aux impayés de loyers.

Bombe sociale

Les associations de défense des locataires et les organismes de lutte contre le mal logement ont rapidement manifesté leur indignation, assimilant le texte à une “bombe sociale” qui risquerait de faire exploser le nombre d’expulsions locatives. En 2019, près de 150.000 ménages ont été assignés en justice pour impayés de loyers et plus de 125.000 décisions d’expulsions ont été prononcées, pour environ 12.000 expulsions effectives, avec le concours de la force publique. Le problème, dénoncent les associations, c’est que le texte, en accélérant une nouvelle fois les procédures, fait fi de la prévention des expulsions des locataires en situation d’impayé.

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