Le sujet revient régulièrement dans l'actualité, surtout après que les Français sont arrivés au bout du feuilleton fiscal annuel en trois saisons (remplir la déclaration d'impôts sur le revenu, l'envoyer, payer – ou pas) : les dirigeants de la République bénéficient-ils d'un régime fiscal particulier ? La réponse est oui, rappelle Boursorama : le chef de l'Etat, comme tout fonctionnaire, est imposable sur ses revenus. Son salaire, fixé par décret, est soumis au barème de l'impôt sur le revenu.

A cela s'ajoutent les avantages en nature : le Palais de l'Elysée, considéré comme sa résidence principale, mais aussi ses deux résidences secondaires officielles, le Fort de Brégançon dans le Var et le Pavillon de la Lanterne à Versailles. Emmanuel Macron doit déclarer ces biens comme tout logement de fonction. Même règle pour le Premier ministre, dont la résidence secondaire officielle se situe à Souzy-la-Briche, dans l'Essonne.

Des privilèges qui font débat

Ces obligations fiscales ne sont pas purement théoriques. Depuis la loi du 11 octobre 2013, une exigence de transparence encadre la vie publique : chaque président et chef de gouvernement doit déposer une déclaration de patrimoine et d'intérêts auprès de la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP), au début comme à la fin de son mandat. La Direction générale des finances publiques (DGFiP) se charge de contrôler ces déclarations. En cas de manquement, aucune poursuite n'est possible pendant la durée des fonctions, mais les intéressés peuvent être rattrapés par la justice une fois revenus à la vie civile.

En revanche, la fiscalité des anciens dirigeants prête à controverse. Car les ex présidents et Premiers ministres continuent de bénéficier de logements, chauffeurs ou services de sécurité financés par l'Etat. En 2024, souligne Boursorama, ces avantages ont représenté 1,58 million d'euros pour les ex-chefs de gouvernement, contre 1,42 million en 2023. La sénatrice centriste Nathalie Goulet a dénoncé des «traitements de faveur dont bénéficient des multi-pensionnés qui ne sont pas des grands nécessiteux de la République et qui, par ailleurs, sont encore souvent en activité». Son amendement, adopté au Sénat en janvier 2025 contre l'avis du gouvernement, pourrait représenter une économie symbolique de 2,8 millions d'euros annuels.