Vous l’avez peut-être appris à l’occasion de la couverture médiatique du conclave. Le pape n’est pas rémunéré. Il ne reçoit pas de salaire, bien qu’il soit entretenu par le Vatican. À ce titre, donc, il ne paie aucun impôt. Eh bien, Léon XIV pourrait être le premier de l’histoire à devoir s’en acquitter. Et pour cause, il s’agit du premier souverain pontife américain. À ce titre, il est chef d’un État souverain. Or, les citoyens américains, bien que dirigeants d’un autre état, sont soumis à un impôt, peu importe leur lieu de résidence, et ce, depuis un traité adopté en 2010, rappelle BFMTV.

Dans les colonnes du Wall Street Journal, dont se fait l’écho le site d’information, Brandon Mitchener, directeur de l'association Tax fairness for Americans abroad, confirme : «Il n'y a pas d'exception pour les responsables de gouvernements étrangers, et le pape ne serait pas le premier dirigeant étranger pris dans les filets du fisc.» Ici, l’expert fait référence à Boris Johnson qui avait été rattrapé par le fisc américain en 2015 après la vente de sa résidence à Londres. Le Premier ministre britannique avait dû renoncer à sa nationalité américaine pour ne pas payer d’impôts.

Les comptes du Vatican sous surveillance ?

Léon XIV n’a pas à vendre de maison et ne gagne quant à lui aucun salaire. Toutefois, le pape jouit de nombreux avantages. Ainsi, les frais du souverain pontife sont pris en charge. L’administration fiscale américaine pourrait, dès lors, lui demander de les évaluer. Pire encore, le pape ayant autorité sur la Banque du Vatican, tous les comptes bancaires institutionnels pourraient devoir être déclarés au fisc américain. En effet, «la loi Fatca ne fait pas toujours clairement la distinction entre les actifs privés et ceux liés à des fonctions officielles», précise Brandon Mitchener. Dès lors, l’administration américaine pourrait avoir un droit de regard sur les comptes du Saint-Siège.

Toutefois, l’expert contacté par le Wall Street Journal croit que l’immunité diplomatique de Léon XIV, «l'absence probable de richesse personnelle et son statut de chef d'État rendent peu probable» une demande de payer des taxes de la part de l’administration américaine.