
Après le témoignage de Nadine* sur sa rupture conventionnelle, c’est au tour de Gérard* de confier son histoire tumultueuse avec la rupture conventionnelle. Pour ce gestionnaire immobilier, pas d’entourloupe lors de son embauche, le 13 janvier 2025. Tout se passe très bien, à tel point que sa période d’essai est validée avant son terme. Ce n’est qu’à partir du mois de juin que la lente descente aux enfers de Gérard commence.
Le moment de bascule ? Le transfert de son contrat de travail le 11 juin 2025, huit mois après le rachat de son entreprise. «Lors du transfert, on me change de mandat et j’ai un nouveau manager qui est particulier, antipathique.» Autre difficulté : «En changeant de mandat, je change d’outils et d’interlocuteurs mais je n’ai aucun accompagnement.» Début juillet, il le signale auprès de sa direction. Sans réponse... Le 30 juillet, un entretien est organisé avec son manager et un autre responsable. La réunion, d’apparence anodine, vire au règlement de comptes : «On me dit que je ne fais pas le travail, que je n’honore pas mes rendez-vous ou encore que je n’utilise pas les outils, se remémore-t-il. On m’a mis plus bas que terre», se rappelle-t-il. Autant de griefs inventés de toutes pièces, selon le comité social et économique (CSE) de son entreprise, assure-t-il.
Echaudé, le gestionnaire demande dans un courrier transmis aux ressources humaines (avec le CSE et son directeur d’agence en copie) un changement de manager. Il envisage même un temps une action en justice, avant de se raviser car Gérard souhaite rester dans l’entreprise. «Je demande donc d’être placé sur un autre mandat, que je sais vacant, explique-t-il. On me répond que le sujet est pris en charge mais qu’il faudra que je revienne travailler avec mon manager en attendant». Coup de massue pour Gérard, qui est mis en arrêt de travail par son médecin le 15 août.
La rupture conventionnelle ou le tribunal
17 et 19 septembre : premières mentions de la rupture conventionnelle, à l’occasion de rendez-vous avec les ressources humaines. Cette solution lui est «fortement conseillée», avec l’indemnité légale et pas plus. «Je leur réponds que c’est un licenciement déguisé !». Il notifie alors noir sur blanc son refus de la rupture conventionnelle à la direction. «On me donne le choix entre la précarité et la souffrance au travail», résume-t-il.
La riposte de son employeur ne se fait pas attendre : «Cela se réglera entre avocats.» Autrement dit, par voie judiciaire. Gérard est confiant, les preuves en sa faveur ne manquent pas. «J’ai la retranscription de la réunion du 30 juillet où l’on m’accuse sans fondement, comme souligné par le CSE. J’ai aussi un mail de mon manager, où je suis en copie, demandant aux entreprises de ne plus me contacter. C’est une mise au placard», souligne-t-il.
Le gros hic ? Le délai avant la décision finale aux prud’hommes, Gérard ayant peur qu’il joue contre lui. Mais ce dernier ne baisse pas les bras, pour l’instant, contrairement à de nombreux collègues. «Il y a beaucoup de turnovers au sein de l’entreprise pour cause de rupture conventionnelle. Je pense que cela va empirer».
* Le prénom a été modifié


















