
Les petits colis vont-ils coûter beaucoup plus cher aux Français en 2026 ? Il se pourrait bien que oui à cause de plusieurs changements de réglementations. D’abord, il y a quelques jours, l’Union européenne a annoncé une nouvelle taxe forfaitaire de 3 euros sur tous les colis importés en UE. Les colis d’une valeur inférieure à 150 euros étaient exonérés de droits de douane jusqu’alors. Mais, dans le cadre du projet de loi de finances du budget 2026 (PLF), les députés ont prévu d’augmenter cette taxe de deux euros. Pire, début décembre, les sénateurs ont adopté une surtaxe de 5 euros.
Un colis venant de Chine, par exemple, pourrait vous coûter bien plus cher qu’auparavant, d’autant que les parlementaires veulent instaurer cette surtaxe dès le 1er janvier 2026, si le budget est voté évidemment. Invité du Grand Jury RTL, Le Figaro, Public Sénat, le ministre de l’Industrie a défendu ces mesures, évoquant de la concurrence déloyale. «Si on en a marre de voir nos centres-villes avec des vitrines fermées, on doit mettre en place des règles un peu d'équité», a lancé Sébastien Martin, rappelant que ces produits n’étaient pas interdits, mais qu’il fallait des «règles pour qu'ils ne dévastent pas nos centres-villes».
De la «protection», pas du «protectionnisme»
Se pose aussi la question des conditions de travail des salariés chinois, a mis en avant le ministre, alors que les ouvriers chinois font beaucoup d’heures avec des salaires dérisoires en comparaison de l’Europe. «On ne peut pas d'un côté être toujours inquiet pour notre nature, être inquiet pour nos centres-villes, vouloir avoir des magasins et des centres-villes vivants et dynamiques, et puis continuer d'acheter en masse du Shein», a-t-il lâché, alors que le géant de la fast-fashion s’est installé au BHV Marais.
Il a rappelé au passage les chiffres énormes d’entrées de colis en Europe qui représentent «170 colis par seconde» et confirmé qu’il ne s’agissait pas de «protectionnisme», ce dont le gouvernement est accusé : «Ce n'est pas du protectionnisme. Le protectionnisme, c'est quand vous mettez des barrières douanières à tout le monde, sur tout», a-t-il rappelé. Sébastien Martin a ainsi préféré le terme de «protection».
Après l’adoption de la taxe par l’UE, le ministre de l’Economie, Roland Lescure, avait salué la mesure : «L’instauration d’un montant forfaitaire sur les petits colis est une victoire majeure pour l’Union européenne. L’Europe agit concrètement pour protéger son marché unique, ses consommateurs et sa souveraineté.» Pour rappel, en 2024, près de 4,6 milliards de colis d’une valeur inférieure à 150 euros ont été acheminés vers le marché européen.



















