
Les doutes planent au-dessus du budget 2026. Si son examen n’est pas attendu avant l’automne, les annonces faites par François Bayrou le 15 juillet n’en finissent pas de cristalliser les tensions dans l’opposition. Le Rassemblement national, la France insoumise, le Parti socialiste et les syndicats se sont inscrits en faux contre certaines mesures prévues. Mais dans le camp de la majorité, ou parmi les centristes, des voix discordantes émanent également. Ce fut le cas ce week-end du député centriste de la Marne Charles de Courson, membre du groupe Libertés, indépendants, outre-mer et territoires (Liot).
Interrogé par nos confrères du Monde, il reconnaît que le budget est nécessaire, mais pas suffisant, d’autant que de nombreuses propositions seraient encore floues. A tel point qu’il prévient : «Tel qu'il est, je ne vois pas comment ce budget peut passer.» Le rapporteur général de la commission des finances à l’Assemblée précise : «En l'état, nous ne voterons pas ce budget. Même au sein du bloc central, une augmentation camouflée de la pression fiscale n’est pas forcément bien vue et peut créer quelques tensions.»
Le risque de censure bien réel chez Liot
Pour Charles de Courson, le budget en l’état ne «prévoit pas de réduire en soi la dépense publique», mais davantage une hausse tendancielle. Surtout, le député de la Marne reproche au Premier ministre de «céder aux ultrariches, qui estiment que tout le monde doit faire des efforts, y compris les plus modestes de nos concitoyens». Et pour lui, «ce n’est pas raisonnable». Le groupe est-il prêt à censurer le gouvernement ?
«Même au sein du centre, une hausse déguisée de la pression fiscale ne passe pas forcément et peut engendrer des frictions», laisse-t-il entendre dans les colonnes du Monde. Charles de Courson reconnaît d’ailleurs que le «risque de censure est réel», et même si chez Liot, la tendance est davantage à «une opposition constructive (…) certains élus sont de plus en plus motivés pour censurer ce gouvernement», reconnaît-il.



















