
Sommaire
- Qu’est-ce que le surtourisme (ou overtourism en anglais) ?
- Comment expliquer le surtourisme en France et dans le monde ?
- Quelles sont les conséquences du surtourisme sur les villes et l’environnement ?
- Quelles sont les villes françaises les plus touchées par le surtourisme ?
- Quels sont les sites et pays du monde où le surtourisme est le plus important ?
- Qu’est-ce que la tourismophobie ?
- Comment réduire le surtourisme ?
- Que faire pour ne pas participer au surtourisme ?
Qu’est-ce que le surtourisme (ou overtourism en anglais) ?
Tourisme de masse : définition
La notion de surtourisme, aussi appelé tourisme de masse ou overtourism, désigne un phénomène que l’OMT (Organisation mondiale du tourisme) définit comme « l’impact du tourisme sur une destination, ou sur des parties de celle-ci, qui influence de manière excessive et négative la qualité de vie perçue par les citoyens et/ou la qualité des expériences des visiteurs ».
Une surfréquentation touristique
Les populations locales déplorent un afflux trop important de touristes, tandis que les touristes eux-mêmes subissent cette situation. Dans les deux cas, la surfréquentation touristique constitue une dérive du tourisme dans la mesure où ses effets négatifs sont plus importants que ses effets positifs.
Comment expliquer le surtourisme en France et dans le monde ?
Le surtourisme est un phénomène où des destinations populaires sont tellement fréquentées qu’elles dépassent leur capacité d’accueil et leurs infrastructures. Cela entraîne souvent une congestion, une dégradation de l’environnement, et même une perte d’authenticité culturelle. L’overtourism résulte de plusieurs facteurs interconnectés, à la fois globaux et locaux.
Un voyage facilité
La démocratisation des transports, notamment aériens avec l’émergence des compagnies aériennes low cost, a facilité l’accès à des destinations auparavant difficiles d’accès et participe à la gausse de la fréquentation de certains sites. En France, cela concerne particulièrement des villes comme Paris, Nice, et certaines régions, comme la Côte d’Azur.
Médias sociaux et influenceurs
Les plateformes comme Instagram, Facebook et YouTube jouent un rôle majeur en mettant en avant des lieux exotiques ou populaires. Ces plateformes agissent comme des catalyseurs, attirant une masse de visiteurs qui souhaitent vivre la même expérience que celles montrées dans les photos ou vidéos partagées.
Croissance économique
Le pouvoir d’achat dans de nombreux pays a augmenté, et une classe moyenne plus large. Le tourisme devient ainsi plus accessible à une plus grande partie de la population mondiale. L’internationalisation des échanges culturels, notamment en provenance des pays émergents comme la Chine et l’Inde, ont ajouté une pression supplémentaire.
Événements internationaux
Des événements comme des festivals, des compétitions sportives (comme les Jeux olympiques ou la Coupe du monde) ou des grandes expositions attirent massivement des visiteurs. En France, des événements comme le Festival de Cannes ou le Tour de France peuvent engendrer des vagues de touristes dans des zones ciblées.
Surtourisme : un débat social
Le concept de surtourisme met en lumière les tensions entre développement économique et qualité de vie. Les habitants des zones touristiques sont les premiers à subir les effets négatifs, créant un fossé entre les bénéfices liés à l’activité économique et les conséquences sur les locaux. Ce phénomène appelle une réflexion collective pour trouver des solutions équilibrées.
Quelles sont les conséquences du surtourisme sur les villes et l’environnement ?
Depuis la fin de la crise sanitaire, les recettes du tourisme international ont enregistré une hausse considérable. Le secteur représente un potentiel important de croissance économique pour les pays, en particulier ceux en développement. Mais lorsqu’il n’est pas maîtrisé, il a des impacts négatifs à plusieurs niveaux.
Conséquences sur la qualité de vie locale
L’afflux massif de visiteurs concentrés à un même endroit détériore inévitablement la qualité de vie locale. Les habitants victimes du surtourisme peinent à se garer, à emprunter les transports en commun, à trouver de la place au restaurant ou à se promener tranquillement dans leur ville. Au quotidien, ils subissent les nuisances sonores, les plages bondées ou les incivilités.
La hausse de la fréquentation touristique a mis à mal les infrastructures locales, rendant certaines destinations presque inaccessibles pendant la haute saison.
Effets sur l’offre de logements
Le surtourisme a conduit à une expansion massive de l’offre hôtelière. Les locations temporaires via des plateformes comme Airbnb, plus rentables sur le plan économique, mettent le parc immobilier sous tension avec une pénurie d’offres et une augmentation des prix des logements à l’année. Dans les villes, il devient de plus en plus difficile pour les locaux de se loger.
Impact environnemental du tourisme
L’impact environnemental est l’un des aspects les plus préoccupants du surtourisme. L’afflux massif de touristes sur une même destination entraîne, en effet :
- une surconsommation des ressources naturelles ;
- une surproduction de déchets ;
- une pollution de l’eau, des sols et de l’air ;
- la destruction des écosystèmes ;
- la disparition de la biodiversité ;
- l’érosion des côtes…
Des lieux sauvages, autrefois préservés, sont désormais foulés par des milliers de touristes par jour. Les calanques de Marseille pouvaient faire face à la venue de 2 500 visiteurs par jour avant qu’un système de réservation gratuite permette de réduire ce nombre à 400.
Sur le patrimoine culturel
La cité fortifiée de Dubrovnik en Croatie, la ville de Venise en Italie, la cité inca du Machu Picchu au Pérou… Tous ces sites culturels reçoivent chaque année des millions de touristes. L’UNESCO, en charge de la préservation du patrimoine culturel international, tente de protéger ces lieux emblématiques. Elle promeut un tourisme durable et peut décider d’inscrire une ville au Patrimoine mondial en péril.
Quelles sont les villes françaises les plus touchées par le surtourisme ?
Villes urbaines et métropolitaines
Sensiblement moins impactée que des destinations comme l’Espagne ou l’Italie en Europe, la France n’échappe pas pour autant au phénomène de tourisme de masse. Les grandes villes sont particulièrement impactées.
- Paris : la capitale reste la première destination touristique mondiale, transformant des quartiers comme Montmartre en un véritable parc à thème, avec la disparition des commerces de proximité et une forte pression sur le logement.
- Annecy : la vieille ville est envahie par les meublés touristiques, représentant jusqu’à 30 % des logements. Pour préserver le cadre de vie, la municipalité a instauré des quotas et réduit le nombre de jours de location autorisés.
- Marseille : le parc national des Calanques est soumis à des quotas d’accès, notamment pour la calanque de Sugiton, afin de limiter l’érosion et la pollution.
- Nice, Cannes, Antibes, Toulon, Avignon, Aix-en-Provence : ces villes et stations balnéaires de la Côte d’Azur sont classées parmi les plus touchées par le surtourisme, avec des pressions sur le logement, l’environnement et les infrastructures.
Outre les villes, les parcs d’attractions, conçus pour offrir des expériences familiales, sont désormais submergés par des foules, exacerbant les problèmes du surtourisme.
Sites naturels
Dans l’Hexagone, des destinations comme les calanques de Marseille, Port-Cros dans le sud-est de la France ou encore le GR 20 en Corse sont confrontées au surtourisme. On peut aussi citer :
- L’Île-de-Bréhat (Côtes-d’Armor), avec environ 450 000 visiteurs par an pour 400 habitants. L’île a dû instaurer des quotas de fréquentation pour préserver son environnement fragile.
- Le Mont-Saint-Michel, site emblématique qui accueille trois millions de touristes chaque année, soit 100 000 fois plus que sa population.
- Les falaises d’Étretat (Seine-Maritime), que la série Lupin a propulsé sur le devant de la scène, entraînant une surfréquentation des falaises et des nuisances pour les habitants.
- L’île de Porquerolles (Var) est soumise à des quotas de 6 000 visiteurs par jour en haute saison pour limiter les impacts environnementaux.
- Les gorges de l’Ardèche, dont la rivière est envahie par les kayakistes, rendant la descente problématique et menaçant l’écosystème local.
Des régulations mises en place
Face à ces défis, des mesures de régulation sont mises en place : quotas d’accès, limitation des locations saisonnières, promotion du tourisme hors saison et incitation à visiter des destinations moins fréquentées. Le gouvernement a également lancé un plan pour réguler les flux touristiques et accompagner les collectivités locales confrontées à des pics de fréquentation.
Quels sont les sites et pays du monde où le surtourisme est le plus important ?
Italie, Espagne, îles des Baléares, Santorin… : exemples en Europe
En Europe, les villes de Dubrovnik (Croatie), Venise (Italie), Prague (République tchèque), Barcelone (Espagne), Rome (Italie) ou encore, plus surprenant, la ville autrichienne de Hallstatt font partie des destinations emblématiques confrontées à une explosion de leur fréquentation.
- Venise (Italie) : avec plus de 30 millions de visiteurs annuels, la ville fait face à une surfréquentation qui menace son patrimoine et son authenticité. En 2024, un ticket d’entrée de cinq euros a été instauré pour limiter l’afflux journalier, bien que son efficacité soit encore débattue.
- Dubrovnik (Croatie) : cette ville médiévale attire environ 1,5 million de touristes par an, soit 36 visiteurs pour chaque résident. Des mesures telles que l’interdiction des valises à roulettes et la surveillance des flux touristiques ont été mises en place.
- Santorin (Grèce) : l’île est confrontée à une affluence touristique massive, avec des pics de fréquentation dépassant les capacités d’accueil locales.
- Îles Baléares (Espagne) : Majorque, Minorque et Ibiza sont confrontées à des défis liés au surtourisme, avec des mesures telles que la limitation du nombre de croisiéristes et la régulation des locations saisonnières pour protéger les écosystèmes locaux.
Bali, l’île de Pâques, de Boracay, Mont Everest… : exemples dans le reste du monde
Dans le reste du monde, l’île de Pâques (Chili), le rocher d’Uluru (Australie) ou encore l’île de Bali (Indonésie) apparaissent régulièrement dans la liste des destinations en proie au tourisme de masse.
- Bali (Indonésie) : c’est l’une des destinations les plus touchées par le surtourisme avec des effets liés à la pollution, la congestion et la pression sur ses infrastructures.
- Île de Boracay (Philippines) : fermée aux touristes pendant six mois en 2018 pour effectuer des travaux de nettoyage et d’assainissement, l’île a rouvert avec des restrictions strictes pour éviter la pollution et préserver ses plages.
- Mont Everest (Népal) : le camp de base de l’Everest reçoit environ 700 000 visiteurs par an, générant une accumulation de déchets et des embouteillages humains. Des mesures telles que l’obligation pour les alpinistes de rapporter leurs déchets ont été instaurées.
- Île de Pâques (Chili) : la fréquentation touristique a conduit à des restrictions de séjour, limitant les visiteurs à 30 jours pour préserver l’environnement fragile et gérer les ressources locales.
- Rocher d’Uluru (Australie) : l’escalade de ce site sacré a été interdite en 2019 pour respecter les traditions culturelles des peuples autochtones et protéger l’intégrité du site.
Qu’est-ce que la tourismophobie ?
Tourismophobie : définition
La tourismophobie désigne une attitude d’hostilité ou d’irritation envers les touristes, souvent alimentée par l’impact du tourisme de masse sur les communautés locales et l’environnement. La tourismophobie se manifeste par des comportements de rejet face à la présence de touristes, comme le slogan « Tourist go home ».
Tourismophobie : causes
La tourismophobie découle de plusieurs facteurs, tels que l’envahissement des espaces publics, la dégradation de l’environnement, la gentrification due à l’augmentation des prix de l’immobilier ou encore la saturation des infrastructures locales.
Comment réduire le surtourisme ?
Depuis quelques années, les pays et les localités durcissent leur discours sur le surtourisme afin de préserver l’intégrité de leurs sites naturels et culturels, réguler les flux touristiques pour éviter la saturation des infrastructures, et garantir une meilleure qualité de vie pour les habitants locaux en limitant les effets négatifs tels que la gentrification et la pollution.
Les mesures prises par les gouvernements
Pour lutter contre la surfréquentation touristique et ses effets néfastes, les autorités multiplient les efforts et la mise en place de mesures fortes, comme :
- la création de taxes ou droits d’entrée dans la ville ;
- l’instauration de quotas de visiteurs journaliers avec un système de réservation obligatoire ;
- la fermeture des sites (la baie de Maya Bay est interdite aux vacanciers pendant trois ans) ;
- la régulation du marché locatif ;
- la limitation ou l’interdiction des navires de croisière (notamment du côté de Venise pour préserver les fondations de la ville) ;
- l’arrêt des campagnes de communication sur les atouts touristiques du pays/de la destination (démarketing).
Les mesures prises au niveau local
Au niveau local, les maires et élus peuvent également décider la mise en place de mesures concrètes pour réguler le tourisme et faire face à ces défis. À Barcelone, une ligne de bus a été supprimée de Google Maps pour la vider des vacanciers et la rendre plus accessible aux locaux.
Lutter contre le « tourisme Instagram »
Nombreux sont les élus qui, par ailleurs, luttent contre le « tourisme Instagra ». Cette tendance consiste en un afflux de millions de visiteurs uniquement intéressés par un point de vue particulier pour capturer une photo et la poster sur les réseaux sociaux.
- À Hallstatt, le gouvernement s’est résolu à installer une clôture pour empêcher l’accès des touristes à une zone identifiée sur les réseaux comme « LE spot Instagram ».
- Au Japon, le maire de la ville de Fujikawaguchiko a dû s’y résoudre aussi en raison des incivilités nombreuses des touristes venus photographier le mont Fuji depuis un spot rendu célèbre par des milliers de photos sur Instagram.
France : les dernières mesures de régulation
Pour lutter contre l’overtourism, la France a créé un observatoire pour mesurer les flux touristiques et leurs impacts, permettant une gestion plus ciblée. En parallèle, une campagne a été lancée pour promouvoir le tourisme hors saison et durable, visant à répartir les visiteurs sur l’ensemble du territoire. En outre, l’accès à l’hypercentre de Paris a été limité pour les cars de tourisme.
Côté logements, le gouvernement a introduit de nouvelles règles fiscales pour les locations meublées touristiques, incluant des taux d’abattement abaissés et l’obligation de faire réaliser un diagnostic de performance énergétique.
Que faire pour ne pas participer au surtourisme ?
Choisir des destinations moins fréquentées
La première solution est de partir en vacances dans desdestinations moins connues. Ces lieux offrent souvent une expérience plus authentique et vous permettent de découvrir des trésors cachés tout en réduisant l’impact du tourisme sur les sites saturés. En plus de préserver les endroits populaires, cela permet de soutenir des communautés locales.
Voyager en dehors des périodes touristiques
Voyager en dehors des saisons de haute affluence permet de réduire considérablement l’impact sur les sites et les infrastructures. Les destinations populaires, comme Venise ou Barcelone, sont bien plus accessibles et agréables pendant les saisons intermédiaires ou l’hiver. Cela permet aussi de mieux apprécier la destination sans la foule.
Privilégier le tourisme durable
Le tourisme durable est un type de voyage qui se concentre sur des pratiques respectueuses de l’environnement et des communautés locales. Cela inclut le choix d’hébergements écologiques, l’utilisation des transports en commun, ou encore la participation à des activités respectueuses de la nature.
Limiter les voyages en avion
En réduisant les voyages en avion, notamment en privilégiant les trajets en train ou en voiture (si possible), vous contribuez à la lutte contre le surtourisme. Voyager moins souvent en avion permet de minimiser l’impact environnemental tout en explorant des destinations plus proches, qui peuvent parfois offrir des expériences tout aussi enrichissantes.
Éviter les spots Instagram
Instagram participe à la surmédiatisation du surtourisme et les sites mis en avant sont souvent envahis par des touristes cherchant à capturer la photo parfaite. En évitant ces lieux, vous contribuez à alléger la pression sur ces destinations et vous vous ouvrez à des découvertes plus authentiques et moins fréquentées.
Respecter les réglementations locales
Qu’il s’agisse de la limitation du nombre de visiteurs ou de la protection de l’environnement, vous devez vous conformer aux règles en vigueur dans la destination visitée. Ces dernières ont pour but de préserver les sites naturels et culturels. En suivant les indications, comme les horaires de visite ou les interdictions, vous aidez à maintenir l’équilibre.
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