
Habitant à Bordeaux, vous avez coutume de louer votre résidence principale à des touristes ou voyageurs d’affaires lorsque vous partez en vacances ou en week-end, via des plateformes comme Airbnb ou Booking. Un complément de revenus bienvenu, dont vous estimez qu’il serait dommage de se priver dans une ville aussi courue. Profitez-en car les règles de la location de meublés de tourisme vont se durcir à Bordeaux. Le 8 juillet, le conseil municipal a adopté une délibération qui abaisse de 120 à 90 jours la durée annuelle maximale de location des résidences principales en meublés de tourisme. Soit 30 jours de moins, tout de même !
Certes, à la différence des investissements locatifs loués «en Airbnb» plutôt qu’en longue durée, la location ponctuelle de résidences principales en meublés de tourisme ne prive pas de logements des familles souhaitant louer à l’année. Mais «elle contribue à la dévitalisation progressive du centre-ville, (avec) le remplacement des habitants permanents par une population de passage et la spécialisation croissante des commerces de proximité, au détriment des besoins quotidiens des résidents», explique dans la délibération Stéphane Pfeiffer, adjoint au maire de Bordeaux. Et l’élu d’ajouter que «la location de courte durée, même lorsqu’elle concerne la résidence principale, génère une multiplication des nuisances sonores, liée à la fréquentation des parties communes des immeubles».
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Un contournement des règles de la location de meublés de tourisme
Stéphane Pfeiffer juge par ailleurs «difficilement concevable qu’un logement utilisé pour de l’habitation principale puisse être simultanément mis en location touristique 120 jours par an». De fait, être absent de chez soi près d’un tiers de l’année, cela fait beaucoup. Il soupçonne ainsi des «contournements» des règles de la location meublée de courte durée par «certains loueurs, qui font passer leur résidence secondaire pour leur résidence principale afin d’échapper au système de compensation en vigueur» dans la ville.
En effet, à Bordeaux, comme dans d’autres villes, si vous souhaitez dédier un investissement locatif ou une résidence secondaire à la location meublée de tourisme, vous devez «compenser» le logement ainsi perdu pour la location de longue durée. Concrètement, à partir d’un local existant qui n’est pas actuellement utilisé pour de l’habitation, tel qu’un bureau ou un commerce, vous devez créer un logement, qui sera, lui, affecté à de la location longue durée. Pas simple…
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15 000 euros d’amende
Pour abaisser la durée maximale de location des résidences principales en meublés de tourisme de 120 jours à 90, la mairie de Bordeaux s’est appuyée sur la loi dite «anti-Airbnb» du 19 novembre 2024, qui permet aux communes qui le souhaitent d'appliquer cette disposition. Laquelle entrera en vigueur le 1er janvier 2026 à Bordeaux. Idem à Nice, qui a adopté une délibération similaire le 23 mai, dans le sillage de Marseille (le 25 avril), d’Avignon (le 22 février) ou encore de Paris, qui avait voté cette mesure dès le 19 décembre, pour une entrée en vigueur au 1er janvier 2025. La capitale veut bien «permettre (à ses habitants de s’octroyer) un complément de revenus mais pas de transformer leur résidence principale en source de revenus quasi professionnels». A Paris, Bordeaux ou ailleurs, si vous ne respectez pas cette règle, il pourra vous en coûter… 15 000 euros d’amende.




















