Propriétaire d’une résidence secondaire où vous mettez de moins en moins les pieds, vous avez bien envie de la revendre. Ce qui vous freine, c’est la perspective de l’impôt que vous devrez payer sur la plus-value de cession. En effet, contrairement à la résidence principale, dont la plus-value est exonérée d’impôt indépendamment du délai entre son achat et sa revente, il vous faut patienter 22 ans après l’acquisition de votre résidence secondaire - ou d'un investissement locatif - pour la revendre sans être taxé sur la plus-value.

«Des gens attendent par conséquent 22 ans pour vendre leur résidence secondaire, ce qui pose un vrai problème pour la fluidité du marché immobilier dans des marchés comme le mien, où la demande de logements est forte», souligne le député Corentin Le Fur (Droite Républicaine, Côtes-d’Armor), ce lundi 3 novembre, lors de l’examen du projet de loi de finances (PLF) pour 2026 par l’Assemblée nationale en séance publique. Des résidences secondaires demeurent en effet vacantes pendant des années, alors que trouver un logement relève du parcours du combattant dans de nombreux départements, à commencer par les plus touristiques.

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Des résidences secondaires susceptibles de devenir des résidences principales

Le parlementaire a donc déposé un amendement au PLF visant à ramener de 22 à 17 ans la durée de détention ouvrant droit à l’exonération totale d’impôt sur la plus-value immobilière pour les résidences secondaires. Un amendement «pas révolutionnaire puisqu’il raccourcit de seulement 5 ans la durée de détention», a argumenté le député devant la ministre des Comptes publics, Amélie de Montchalin. Mais, pour Corentin Le Fur, ce serait toujours 5 ans de gagnés pour accélérer la vente de «résidences secondaires susceptibles de devenir les résidences principales» des acquéreurs «dans des zones où le marché immobilier est hyper tendu», c’est-à-dire où la demande de logements est bien supérieure à l’offre.

Si la ministre, tout comme la commission des finances de l’Assemblée nationale, s’y est dite défavorable en «l’absence d’une phase de transition», le rapporteur général du budget à l’Assemblée, Philippe Juvin, a en revanche émis un avis favorable «à titre personnel» à l’amendement. Lequel a été adopté par l’Assemblée nationale. Reste à voir ce que les sénateurs en penseront, eux qui sont censés examiner le projet de budget pour 2026 à partir de ce mardi 4 novembre.

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