Alexandre Bompard était en colère ce mercredi 2 juillet. Invité de RTL ce matin, le PDG de Carrefour s’est d’abord agacé du peu de taxes visant les colis chinois, appelant à une taxe «à la Trump» sur ceux en provenance d’Asie. Invité à réagir ensuite sur la loi Descrozaille, responsable selon lui d’un recul de la consommation dans certains rayons, en particulier l’hygiène et la beauté, Alexandre Bompard l’a qualifiée de «pire des lois, au pire des moments». Mais il n’en avait pas fini avec ses récriminations.

Interrogé cette fois-ci sur BFMTV, celui qui est aussi président de la Fédération du commerce et de la distribution, avait un message à faire passer au gouvernement. Rebondissant de façon non voilée sur les propos de Yaël Braun-Pivet, qui n’a pas exclu une hausse des impôts, Alexandre Bompard a tout simplement demandé d’«arrêter d'emmerder les Français avec les impôts». «On a 10 points de taux d'imposition de plus que nos voisins. On paye 56% d'impôts par rapport au PIB dans ce pays», a-t-il rappelé.

Un climat anxiogène qui joue sur les Français

Pourquoi toucher les impôts des Français alors qu’il faudrait «s’attaquer à la dépense publique». Reconnaissant qu’il est «complexe» de parler de ce sujet, le PDG de Carrefour demande de s’y atteler car «on le sait tous, quand la dépense publique (rapportée au PIB) représente (...) dix à quinze points de plus que la moyenne européenne, il faut la réformer». Il reproche surtout au gouvernement de faire peur aux Français en parlant du sujet tous les jours.

«Il n’y a pas un jour sans qu’un membre du gouvernement, un parlementaire, un ancien Premier ministre nous dise 'Voilà mes idées pour augmenter les impôts en France’», a fustigé le grand patron sur BFMTV. Et cela a des conséquences, à commenter par le taux d’épargne des Français, «cinq points de plus que dans le reste de l'Europe». Ceci témoigne de «l’angoisse des Français».

Un «concours d’idées fiscales permanent»

Alexandre Bompard fait surtout le constat que la consommation «est repartie plus fortement dans les autres pays européens» alors qu’ils ont aussi connu l’inflation, la guerre en Ukraine, les annonces de Donald Trump et la pandémie de Covid-19. «La seule différence, c’est qu’ils n’ont pas un climat politique aussi anxiogène», raille le patron de Carrefour, déplorant un «concours d’idées fiscales permanent». Selon lui, Carrefour reverse également 67% de ce que le groupe gagne en impôt sur les bénéfices. «On n'est pas loin du confiscatoire», s’est-il offusqué.